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Petit mystère de la Nature

On l’a certainement appris à l’école. Ou par un grand-parent plus patient que les autres. Mais on a un peu oublié.

Et on s’est senti trop grand pour oser demander de nous l’expliquer encore une fois.
Nous avons décidé de prendre notre courage à deux mains pour reposer la question et savoir enfin. Une bonne fois pour toutes.

Comment préparer à l’écoute en classe ?

 

Dix-septième petit mystère :
« l’écoute »

Isabelle L. a mis en place cette pratique toute simple quand elle enseignait en ZEP et que les élèves arrivaient dans son cours dans un état lamentable. Après, elle pouvait parler deux fois moins fort et tout allait beaucoup mieux. Elle l’applique systématiquement.

Prêtons l’oreille à ce conseil judicieux.

 

 

Il convient avant tout de dissocier deux choses :
. l’écoute passive
. l’écoute active

L’écoute passive est une pratique qui ne nécessite pas réellement de prise de conscience et d’effort intellectuel. Si l’on veut rapprocher cet état à un autre domaine, celui du goût, ce serait comme regarder passer un serveur avec un plat sans y prêter attention parce qu’il est destiné à la table d’à côté.

L’écoute active, quant à elle, est une écoute analytique et subjective. Elle permet de comprendre la construction de l’extrait, les composants, les principales caractéristiques et les saillances, c’est-à-dire les éléments qui sautent… aux oreilles. Ainsi, pour reprendre l’exemple précédent, l’écoute active correspondrait à l’arrivée du même serveur mais à notre table, déposant le plat. Tout d’abord, l’œil va nous permettre d’appréhender l’ensemble. Puis, de ce regard vont se détacher les détails, enfin la structure, et les couleurs les plus prégnantes. Ensuite, le goût va permettre de dissocier les saveurs fugitives des explosions longues et persistantes.

 

Les Dieux qui entendent, plaque votive ou ex-voto du Ier siècle av. J.-C. retrouvée au Sérapeion de Thessalonique (Grèce).

 

Pour accéder à l’écoute active, attentive et réfléchie, il faut préparer le cadre, imposer comme une sorte de rituel. Pour cela, il est important de passer par une écoute passive qui servirait de « page blanche », sorte de moment de transition entre la dernière activité ou l’entrée en classe.

 

Ma méthode consiste à faire écouter à ma classe un extrait musical choisi dans le répertoire de musique instrumentale (afin d’éviter la focalisation de l’attention due à une quelconque intervention vocale). L’écoute de cet extrait ne nécessite aucune préparation, aucune intervention ni en amont ni en aval, et vient tout simplement ponctuer l’entrée en matière et préparer l’auditoire.

Ensuite, une posture s’impose. Si des tables sont disposées devant les élèves, leur demander de croiser les bras afin d’y poser la tête et fermer les yeux à toute sollicitation extérieure et partir… très loin de cette salle, ou écouter, mais ce n’est pas le plus important. La seule règle obligatoire est de ne jamais déranger l’écoute de l’autre. Une fois cet exercice effectué, alors on peut reprendre ses esprits et écouter… Vraiment écouter.

 

Écoute, sculpture de Henri de Miller sur le parvis de l’église Saint-Eustache aux Halles (Paris).

 


Isabelle L.

Isabelle L. est enseignante en éducation musicale.

Diplômes :
. CAPES d’éducation musicale et chant choral.
. Agrégation de musique.

Études en faculté de musicologie :
. Maîtrise : « Les représentations du cours d’éducation musicale ».
. DEA : « Peut-on éduquer l’écoute ? ».
. Doctorante à Paris IV : « Éducation à l’écoute ».

Cet article est tir du numro 17 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imagin par 4ine et ses invits
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