WEBZINE N° 11
Été 2010
C’était ce que je voulais faire de ma vie
rencontre
M’Alice…
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Rue de la Ré
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Le dressage : « Calme, en avant et droit »*
mystère
Joie de vivre
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Rencontre avec des êtres extraordinaires

Il est de ces gens dont la rencontre vous ébranle. Par leur volonté et leur intelligence de l’autre. Par leur façon de voir la vie et de la vivre. Par leur engagement dans notre société.

Vous vous sentez grandis de les avoir approchés, regardés ou entendus. Leurs engagements sont pourtant modestes. Ils passent souvent même inaperçus. Ces êtres sont presque anonymes, mais uniquement pour ceux qui sont loin d’eux.
Nous avons voulu leur rendre hommage. Vous les faire rencontrer.

C’était ce que je voulais faire de ma vie

 

Comme son papa l’a fait lors de la cérémonie au Père-Lachaise, j’ai choisi pour la Rencontre de laisser parler Alice. Et de vous donner à lire la lettre de motivation qu’elle a rédigée en vue d’intégrer l’École supérieure de cuisine Ferrandi.

Elle est datée du 17 mars et devait être remise en mains propres au directeur de l’école le 22 mars. Ce sont ses mots à elle qui la définissent bien.

Je l’ai recopiée à l’identique et y ai inséré des photos d’Alice en cuisine.

 

Au concours des Chefs.

 

Objet : Lettre de motivation

Madame, Monsieur,

Depuis de nombreuses années, je sais que je veux être chef, et je m’y prépare. Je pratique beaucoup, cuisine et pâtisserie, refais ce que j’ai appris à l’école, créé. Mais j’organise aussi des dîners et je tiens un carnet de recettes inventées, glanées, testées ou à essayer.

 

La cuisine est aussi pour Alice un cadeau pour ceux qu’elle aime.

 

Après mon Bac, j’ai fait une année de prépa culinaire à Ferrandi, avec le chef Chanroux. Elle a été un véritable tremplin pour moi : en me faisant découvrir les bases professionnelles, elle m’a confortée une fois de plus dans l’idée que c’était ce que je voulais faire de ma vie.

 

Tous en toques.

 

La rigueur, la conscience professionnelle, une très haute exigence, ainsi que la transmission de l’amour du produit, de la plus petite pomme de terre au plus beau carré d’agneau, c’est une toute petite partie des choses que le chef Chanroux m’a apprises au cours de cette année.

 

 

Mais je crois que mon premier véritable « choc » fut mon stage au Laurent, de 2 mois et demi. À ma grande surprise, j’ai fait tous les postes : 2 semaines de garde-manger, 1 merveilleuse semaine de boucherie (en pleine saison du gibier !), 3 semaines à la sauce au poste des cuissons seule avec le chef de partie, 3 semaines au poisson, cuisson et garniture, et 2 semaines en pâtisserie. Ce fut très dur, mais je réalise après-coup que j’ai « enregistré » cette rigueur quasi militaire, à tous niveaux.

 

 

Je suis cette année en connexe* pâtisserie. J’ai fait cette année pour compléter ma formation de cuisine, car j’aime autant les deux aspects de ce métier, et je voulais à la fois apprendre les vraies bases de la pâtisserie, et faire une année en alternance, pour « connaître » mieux le milieu professionnel, et toute l’attitude qui va avec.

Aujourd’hui je suis consciente de la difficulté de ce métier. Difficulté autant physique que mentale : j’ai appris qu’en cuisine, la confiance et le respect se gagnent par le travail, et c’est d’autant plus valable quand on est une fille… Je pense que ma force et ma détermination alliées à ma passion et ma créativité ainsi qu’un bon niveau en langues et matières générales sont mes meilleurs atouts pour ce métier.

Ces deux années m’ont apporté énormément et je pense être prête pour la formation Sup Restaurateur. Cette formation colle parfaitement avec mon projet de posséder mon affaire, et me permettra d’exercer ma créativité tout en recevant une formation technique précise.

Alice MOMUS

 

Alice et Xavier.

 

* Connexe pâtisserie : CAP en un an après un CAP de cuisine ou de boulangerie.

Cet article est tir du numro 11 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imagin par 4ine et ses invits
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