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Cuisine imaginaire

Un cuisinier de métier ou un amateur éclairé nous livre une de ses recettes. Mais la condition est qu’elle soit inventée. Qu’on ne puisse pas la trouver dans les livres.

« Persistance rétinienne sucrée » autour du Kitsch

 

Tiphaine m’a proposé de relater un happening culinaire qui a eu lieu chez Brunch’art le 27 janvier.

Une recette, une créatrice culinaire, une photographe, un événement !

Bon appétit avec les yeux aussi !

Tiphaine Campet, créatrice culinaire, et Isabelle Smolinski, photographe, vous invitent à un chassé-croisé entre pupilles et papilles.

 

Tiphaine à gauche, Isabelle à droite.

 

Quand l’une vous met l’eau à la bouche, l’autre assouvit votre gourmandise, ou quand le souvenir gustatif fait l’objet d’une persistance rétinienne sucrée…

Le thème des « collectionneurs » leur a donné envie d’adapter les valeurs du partage et de la convivialité à une pratique généralement individuelle voire égoïste. Au-delà de cette application antinomique envers le thème proposé, elles ont souhaité mettre en avant la problématique de l’attention portée à la dégustation. Actuellement au sein de notre société, ce qui nous est parfois donné comme un cadeau éphémère ne devient alors plus qu’une consommation passagère…

« Persistance rétinienne sucrée »
Tiphaine Campet (création et préparation culinaires) – Isabelle Smolinski (photographie)

 

 

Le Kitsch’N cake a été réalisé sur la base d’une recette de quatre-quarts parfumé et coloré à l’aide d’une essence de plante asiatique que l’on trouve dans le quartier chinois de Paris, le Pandan. L’extrait de ses feuilles donne au gâteau cette teinte verte et une saveur inconnue aux allures de noix de coco, de petit-beurre ou encore de monoï selon les diverses sensibilités… Son décor baroque se compose d’un glaçage de sucre à l’eau-de-vie de Lorraine coloré de violet, de multiples pétales de fleurs comestibles cristallisés, de brisures de pralines roses et autres perles de sucre…

 

 

Lors de la performance, les convives manifestaient une certaine attirance teintée d’appréhension envers le Kitsch’N cake. Son décor exubérant pouvait effrayer certains ou susciter l’envie chez d’autres…

Mais il n’a visiblement pas laissé indifférent.

Les convives furent surpris de découvrir la photographie du gâteau sous celui-ci à mesure qu’elles distribuaient les parts. Lorsque le verre fut soulevé, les convives comprirent que la représentation photographique était découpée à l’identique du gâteau originel et qu’ils étaient à présent invités à venir rechercher leur part de gâteau photographique. À ce moment-là, ils saisirent qu’il ne s’agissait plus d’un art purement éphémère. Pour certains, il fut difficile de retrouver la part exacte qui leur avait été octroyée, pour d’autres, aucun doute, le pétale de pensée cristallisé qui trônait sur leur morceau de Kitsch’N cake était unique et totalement identifiable…

 

 

Le souvenir visuel appelle au souvenir gustatif. Chaque parcelle de photographie confère un lien de partage et un moment de convivialité qui se pérennise dans la conservation de ce morceau de gâteau (sur papier) glacé…

 


Tiphaine Campet

Tiphaine Campet est chercheur/créatrice culinaire.

Son univers mêle avec brio et fantaisie art, cuisine et langue française.

Cet article est tir du numro 5 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imagin par 4ine et ses invits
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