WEBZINE N° 3
Été 2007

WEBZINE N° 3
Été 2007
Miroir d’un autre monde
rencontre
Chocolat chantilly
cuisine
Bribes
photo
Désirs de lumière et de couleur
mystère
Encore
mot
Archives
édito
rencontre
cuisine
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Édito

Le numéro 3 des Mots des anges. Le numéro d’été.

 

Nous avons amélioré notre petit webzine. Nous avons tenu compte de vos différentes remarques quant à la forme de la lettre : un accès plus simple et plus facile, sans avoir à télécharger au préalable de logiciels. Des caractères plus gros pour faciliter la lecture sur ordinateur. Un système d’inscription et de parrainage plus évident et efficace. Nous avons enfin rajouté des petites fonctionnalités comme les archives par type d’article. Merci à Alexis pour s’être chargé de tout ce qui ne se voit pas, mais qui fait qu’un système marche ou pas.

Pour le contenu, nous sommes restés dans la même ligne éditoriale. Avec comme toujours des invités et contributeurs très divers. Même si nous ne sommes pas allés à l’étranger cette fois-ci, nous vous invitons à d’autres voyages, plus intérieurs peut-être, avec Michel de Mota ou plus décoiffants avec Hervé This.

Si Les mots des anges vous ont séduit, ce serait génial que vous puissiez inscrire une personne (ou plusieurs…) à qui vous avez envie de faire découvrir ce petit webzine (la procédure est un jeu d’enfant).

Et pourquoi pas participer à la prochaine…

Bon été à tous !


4ine
Conceptrice rédactrice

Rencontre avec des êtres extraordinaires

Il est de ces gens dont la rencontre vous ébranle. Par leur volonté et leur intelligence de l’autre. Par leur façon de voir la vie et de la vivre. Par leur engagement dans notre société.

Vous vous sentez grandis de les avoir approchés, regardés ou entendus. Leurs engagements sont pourtant modestes. Ils passent souvent même inaperçus. Ces êtres sont presque anonymes, mais uniquement pour ceux qui sont loin d’eux.
Nous avons voulu leur rendre hommage. Vous les faire rencontrer.

Miroir d’un autre monde

 

C’est l’été dernier à la bibliothèque de Pantin que j’ai rencontré Michel de Mota.

Il était en train de finaliser l’accrochage de son exposition. Ou plutôt de leur exposition. Des œuvres à vous couper le souffle. Michel, pourtant débordé par les préparatifs, a pris le temps de tout m’expliquer : les œuvres, leurs auteurs, son rôle. J’ai eu envie d’en savoir plus et d’aller les voir sur leur lieu de travail.

 

De gauche à droite : Michel avec J. La restitution. Nicole.

 

Michel de Mota est instituteur spécialisé à l’IMP (Institut médico-pédagogique) de Pantin.

L’IMP, fondé et géré par une association de parents, accueille 72 enfants de 3 à 16 ans, présentant un déficit d’acquisition lié soit à des troubles de la personnalité, soit à une affection biologique ou congénitale à retentissement mental.

L’IMP propose à chacun de ces enfants des soins et une éducation spécialisée, sans rupture avec sa famille (les enfants rentrent chez eux tous les soirs et les week-ends), dans un cadre de vie stimulant afin de lui permettre une meilleure insertion au regard de ses potentialités, en vue de sa future intégration sociale.

Michel, qui peint lui-même, a créé un atelier de peinture dans l’Institut il y a une dizaine d’années. Il est ouvert à 5 enfants du groupe des grands (13-15 ans) qui y participent une fois par semaine, le jeudi. Il conduit cet atelier avec Nicole, l’infirmière, qui s’intéresse comme lui à la peinture.

Michel dit que l’expression spontanée de ces enfants est souvent limitée à une représentation stéréotypée. C’est qu’elle est soumise à la répétition de ce qui fait souffrir, elle est la traduction de leur symptôme. Dépasser cette répétition et leur permettre d’accéder au potentiel de richesse qui les habite, tel est le but de cet atelier. Aussi l’effet de groupe aide à libérer les potentialités.

Il est arrivé que certains enfants qui participent à l’atelier aillent jusqu’à dessiner ou peindre tous les jours : ils ont trouvé dans la peinture un mode d’expression qui leur manquait. Ici chacun peut développer son projet au travers des nombreuses activités proposées (danse, théâtre, musique, modelage, peinture, équitation, piscine, etc.).

La peinture leur permet de parler d’eux. En dessinant, les enfants se découvrent.

 

4ine-atelier

 

Par discrétion, nous ne citerons pas les prénoms des enfants et ne donnerons que des initiales.

La séance de ce jeudi 14 juin est un peu différente de d’habitude. Elle sera un peu écourtée. Moins concentrée. Parce que je suis là et qu’ils ne me connaissent pas. Parce J. attend sa maman qui a un entretien avec la directrice. Parce qu’aussi il y a du bruit : les fenêtres sont ouvertes, et les enfants de l’école d’à côté répètent (bruyamment) leur concert de fin d’année.

Parce qu’aussi c’est la fin de l’année et qu’on ne donne plus de consignes.

Mais I., A., J., O. et L. vont quand même, comme tous les jeudis, peindre.

Et, en fin de séance, tous s’assoient et sont invités à s’exprimer sur les travaux qui viennent d’être réalisés, ce qui se fait sans jugement de valeur mais en posant une double interrogation :

Qu’est-ce que cela représente ? Qu’est-ce que cela m’évoque ?

Dans la mesure du possible, chaque enfant est invité à trouver un titre (un mot, quelques mots ou parfois une phrase) qui puisse résumer ce qu’il a exprimé.

 

Michel demande à J. : Où es-tu dans le travail ? Il faut que tu sois dans le travail.
J. se lève et va se rajouter sur le dessin.
Michel : Tu t’es représenté tout petit, pourquoi ?
J. : J’aime bien.
Michel demande ensuite ce qu’il a voulu représenter. J. raconte une histoire de cache-cache où l’on se perd.
Michel : Cela finit bien ?
J. : Pas bien.
Michel : C’est quoi pas bien ?
J. : C’est dormir toute la vie.
Michel : Et il n’y a pas moyen d’éviter cela ? Que pourrait-il se passer pour que cela finisse bien ?
J. : Il faudrait que le père vienne les chercher…

 

On va ensuite montrer une série d’œuvres faites tout au long de l’année qui ont été choisies pour faire partie de l’exposition. Elle a lieu tous les ans. L’été, à la bibliothèque de Pantin.

Pour Michel, c’est dans l’exposition, c’est-à-dire dans la rencontre entre le regard des visiteurs et leur peinture, que s’achève véritablement ce travail.

Merci à Michel pour nous avoir ouvert les portes de son lieu. De ce monde.

 


Michel de Mota

Cet article est tiré du numéro 3 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imaginé par 4ine et ses invités

Cuisine imaginaire

Un cuisinier de métier ou un amateur éclairé nous livre une de ses recettes. Mais la condition est qu’elle soit inventée. Qu’on ne puisse pas la trouver dans les livres.

Chocolat chantilly

 

J’ai demandé à Hervé This, le créateur de la gastronomie moléculaire, considérée désormais comme une nouvelle discipline scientifique, s’il pouvait me proposer une recette.

 

Voilà sa réponse :

« Pour la contribution, pourquoi pas… Mais je ne fais pas de recettes, seulement de la science, c’est-à-dire des expériences, des mesures, des calculs…

Cela étant, je peux, si vous le voulez, vous proposer la recette du “chocolat chantilly” par exemple.

Bien à vous ».

 

Je vous laisse la découvrir.

Chacun connaît la crème chantilly, que l’on confectionne en fouettant de la crème dans un récipient refroidi. Pourrait-on reproduire ce principe de la crème chantilly avec une autre matière grasse que celle du lait ? Le chocolat contenant du beurre de cacao, pourrait-on réaliser un « chocolat chantilly », par exemple ? La crème est composée de gouttelettes de matière grasse du lait dans l’eau du lait (c’est une émulsion). Pour confectionner du chocolat chantilly, il suffit de réaliser d’abord une émulsion de chocolat, puis de la fouetter en refroidissant.

 

Bon appétit et vive la connaissance !

 

La recette en trois temps trois mouvements

1) Dans une petite casserole, mettez 20 cl d’un liquide parfumé (jus de groseilles, liqueur de cassis, eau, jus d’orange, infusion de menthe, café serré…), une feuille de gélatine, 225 à 250 g de chocolat (n’importe quel chocolat en tablette fait l’affaire, mais, comme les chocolats diffèrent beaucoup selon les marques, fiez-vous à la consistance : la sauce doit être un peu liquide, mais pas trop).

2) Chauffez doucement.

3) Quand tout le chocolat est fondu, retirez la casserole du feu et refroidissez-la en la plaçant sur des glaçons (prenez une casserole plus grande, où vous disposez un lit de glaçons, et posez la petite casserole sur ce lit de glace). Simultanément, fouettez à l’aide d’un batteur électrique, en cherchant bien à introduire de l’air (inclinez le batteur afin que les pales ne soient pas verticales).

Au début, quelques grosses bulles d’air apparaissent en surface (attention aux projections, inévitables), mais elles ne tiennent pas bien. Puis, quand la préparation aura suffisamment refroidi, vous verrez la préparation gonfler et blanchir légèrement ; augmentez la vitesse de battage pendant quelques secondes. Ça y est, c’est fait. Sortez la casserole de la glace et servez.

 

Quelques conseils

Que faire si la préparation de base était trop liquide et si la mousse ne tient pas bien ? Refondez-la, ajoutez un peu de chocolat et recommencez à battre sur glace.

Que faire si la préparation finale est trop dense ? Refondez-la en ajoutant un peu de liquide. Puis battez à nouveau sur glace.

 

Pour en savoir plus sur Hervé This et la gastronomie moléculaire

Comment tout a commencé ? Intrigué par les conseils souvent peu crédibles – néanmoins très efficaces – énoncés dans les livres de cuisine, il décide de mettre à contribution la rigueur et le pragmatisme des expérimentations physico-chimiques pour la compréhension et le perfectionnement de l’art culinaire. De là est née l’idée de réaliser son premier livre de recettes, Les secrets de la casserole, où se mêlent intimement tours de main culinaires, physico-chimie et gastronomie…

La gastronomie moléculaire a été identifiée comme une branche particulière de la science des aliments en 1988 par Nicholas Kurti, alors physicien d’Oxford, et Hervé This. Depuis, la discipline s’est développée et a largement présenté ses résultats au public : tous les deux ans, un Atelier international de gastronomie moléculaire réunit des chefs et des scientifiques. La gastronomie moléculaire a donné des réponses (ex. Pourquoi les soufflés gonflent-ils ?) souvent fondées sur des résultats préalablement obtenus par des chercheurs de l’INRA.

Petite précision donnée par Odile Renaudin, rédactrice de www.sciencesetgastronomie.com :

« La gastronomie moléculaire est une discipline scientifique qui étudie les transformations culinaires alors que la cuisine moléculaire en est une application. »

 


Hervé This

. Physico-chimiste à l’INRA
. Directeur scientifique de la Fondation Science & Culture alimentaire (Académie des sciences)
. Membre correspondant de l'Académie d'agriculture de France
. Conseiller scientifique de la revue « Pour la Science »

Hervé This a notamment publié avec Pierre Gagnaire « La cuisine, c'est de l'amour, de l'art et de la technique », paru en 2006 chez Odile Jacob.
Sa dernière parution chez le même éditeur est : « Construisons un repas »,
Hervé This, entretiens avec Marie-Odile Monchicourt.

 

Cet article est tiré du numéro 3 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imaginé par 4ine et ses invités

Ma photo préférée

La règle du jeu : un(e) photographe de métier nous présente parmi toutes ses créations celle qui a sa préférence.
Et il (elle) nous explique pourquoi c’est celle-ci plutôt qu’une autre.

Bribes

 

Nabil Boutros a choisi une photo qu’il a prise en 2001.

Cette image fait partie d’une série : Bribes. S’il y a une histoire, c’est celle de la série…

 

« Bribe ». En français : menu morceau, fragment, parcelle. Au pluriel, restes insignifiants.

Série de douze photos réalisées sans aucune retouche lors d’une résidence d’artistes. Photos faites à la chambre (ekta 4 x 5 inches).

Pour mieux comprendre cette série, il faut imaginer que les photos ont été tirées en grand format (1 m x 0,80) alors que l’espace de la photo ne dépassait pas 4 x 5 cm.

Du très petit montré en très grand pour casser les repères. On ne reconnaît pas l’aile de mouche qui devient un végétal. Ou le petit bout de verre.

Chaque sujet de photo est un assemblage de matières, de couleurs, de textures, d’objets. Nabil ne révèle pas de quoi est composée la photo. Plutôt que de répondre à la question : qu’est-ce que c’est ? Il préfère que le spectateur se laisse porter par l’émotion de la composition.

Cette série restitue un travail de collecte de petits objets, de bribes d’histoires. Des objets qui le touchent, chargés d’émotion.

 

Quand Nabil les a assemblés, il avait le sentiment de créer des émotions fortes, contradictoires. De rassembler les esprits des histoires de ces objets. Et les transmettre.

 


Nabil Boutros

Peintre, scénographe, et photographe depuis 1986, Nabil, né au Caire, vit et travaille à Paris.

Attiré par la puissance d’évocation de la photographie plutôt que par sa qualité descriptive, Nabil pense les images comme un ensemble qui laisse la porte ouverte à l'imaginaire.

Cet article est tiré du numéro 3 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imaginé par 4ine et ses invités

Petit mystère de la Nature

On l’a certainement appris à l’école. Ou par un grand-parent plus patient que les autres. Mais on a un peu oublié.

Et on s’est senti trop grand pour oser demander de nous l’expliquer encore une fois.
Nous avons décidé de prendre notre courage à deux mains pour reposer la question et savoir enfin. Une bonne fois pour toutes.

Désirs de lumière et de couleur

 

Troisième petit mystère :
« la couleur des fruits et des légumes »

Les légumes ont besoin de soleil pour mûrir. Il suffit de regarder les tomates.

 

4ine-tomates

© 4ine.

 

Mais le plus incroyable est que certains qui restent sous terre prennent aussi des couleurs : le radis n’a pas su choisir entre le rouge et le blanc, mais la carotte ! Et encore plus scandaleux : la betterave rouge !

Mélipone va nous éclairer à défaut de nous faire rougir.

La lutte contre le développement des maladies dites du futur (« épidémie de l’obésité », maladies cardiovasculaires, etc.) et l’intérêt croissant pour la « déco» dans nos assiettes devraient converger vers un nouvel essor de la consommation des fruits et légumes dont la « valeur santé » est souvent associée à la vivacité de leurs couleurs.

La lumière joue un rôle prépondérant, qu’il soit direct (parties aériennes) ou indirect (parties souterraines), dans la genèse des couleurs des végétaux qui entrent dans notre alimentation. Dès que le premier germe d’une graine ou d’un tubercule apparaît, la lumière devient indispensable pour lui : elle entraîne la production de chlorophylle, pigment vert qui permet l’absorption d’une partie de l’énergie lumineuse et l’élaboration de glucides nécessaires à la croissance. Quel jardinier n’a pas fait le constat, pour en tirer profit, de ce « désir de lumière » des tubercules de pommes de terre qui donnent des germes longs, blancs et cassants (on dira étiolés) lorsqu’ils sont maintenus à l’obscurité. En revanche, exposés à la lumière, les germes suivent la loi des « turgescences printanières » : tout en verdissant, ils deviennent fermes, vigoureux et, de ce fait, plus aptes à une croissance rapide !

 

Composition Claude Bernard, photo © Mélipone.

 

Une couleur verte peut en cacher une autre

En termes d’apparence des parties aériennes, la lumière associée à des températures favorables va favoriser très rapidement l’hégémonie de la chlorophylle sur les autres pigments également présents comme les carotènes et les xanthophylles (jaunes, orangés, rouges), les composés flavoniques (jaune crème) et surtout les anthocyanes. Ces dernières ont un comportement très versatile (rouge, rose, bleu, violet et pourpre) selon les conditions de milieu (notamment l’acidité des sols).

Une hégémonie parfois mise en échec

Cependant, les anthocyanes aux couleurs rose, rouge ou pourpre précèdent souvent la coloration verte donnée par la chlorophylle en début de végétation (jeunes pousses de rosiers, jeunes plantules de maïs par printemps froid) ou lui succèdent à l’automne (feuillages chamarrés des arbres). Par ailleurs, la chlorophylle est largement supplantée notamment par les carotènes et xanthophylles lors de la phase de maturation des fruits (tomates, cerises, etc.).

Les organes comme les racines et tubercules qui poussent à l’abri de la lumière, soit naturellement soit artificiellement (forçage des légumes pour les rendre plus tendres), sont souvent faiblement colorés. Il y a cependant de nombreuses exceptions comme celle de la carotte dont la racine stocke durant sa première année de végétation (celle où on la consomme) des glucides de réserve qui proviennent de la photosynthèse des parties aériennes et qui sont associés à des pigments qui lui donnent des couleurs variées (figure 1). Quant à la betterave rouge, elle doit ses propriétés colorantes particulièrement puissantes à un pigment spécifique « le rouge de betterave » qui est de nature azotée.

Comme cela a été décrit dans le cas de la carotte (M. Pitrat et C. Foury, 2003), l’homme est intervenu largement pour modifier la couleur des légumes et la rendre plus attractive.

Depuis quelques années, les légumes semblent n’en faire qu’à leur tête : en plus de changer de couleur, ils changent aussi de statut. Ils s’invitent désormais au dessert.

Nous avions le carrot cake en Angleterre ou les haricots rouges au Japon.

En France, un des premiers à oser exploser les règles a été Guy Martin, du Grand Véfour, qui, depuis le début des années 1980, a commencé à tout mélanger. Il propose par exemple sur sa carte des desserts « Fraises, tomates et herbes en mille-feuille », « Potiron confit au thym-citron et pomelo ».

 

Bibliographie
. M. Pitrat et C. Foury, Histoires de légumes. Des origines à l’orée du 21e siècle.
. « Les légumes s’invitent au dessert », Libération, 18 mai 2007, « Gastronomie ».


Mélipone

Chercheur honoraire en nutrition animale (ruminants).

La retraite lui laisse peu de temps pour écrire pour Les mots des anges...

Cet article est tiré du numéro 3 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imaginé par 4ine et ses invités

Mot & merveilles

Un mot plutôt qu’un autre. Pourquoi un mot nous parle-t-il plus qu’un autre ? Pourquoi nous interpelle-t-il ?
Est-ce sa musicalité, son sens ou son histoire qui nous le font préférer à tous les autres ?

Deux invité(e)s se prêtent au jeu, l’un(e) pour l’écrire, l’autre pour l’illustrer, mais sans se concerter !

Encore

 

Le monsieur qui dit encore a choisi, au pied levé, de nous parler d’Encore.

 


Encore, écriture monocondyle par Denise Luc.

 

Encore

Au moment considéré, l’empreinte de la persistance. Je [te] dis encore. Adverbe de supplément, injonction « au corps » ou « en corps ». Allez savoir. Plus. Autre. Nouveau. Toujours. Encore et encore, d’accord, d’accord. Exclamatif, impératif, encore que (littéraire). Hinc ha hora, dit le latin… populaire. Autant dire le hic et nunc du pauvre. Qui en veut plus, c’est bien connu. Avec encore on passe la ligne d’avantage mais êtes-vous encore là et en voulez-vous davantage ?

Encore, c’est simple comme bonjour. Encore dit oui, c’est bon, on a compris : il va pas nous remettre ça encore une fois.

« Non seulement par la raison mais encore par le cœur » Pascal, l’autre.

Le monsieur qui dit encore

Cet article est tiré du numéro 3 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imaginé par 4ine et ses invités