WEBZINE N° 9
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Petit mystère de la Nature

On l’a certainement appris à l’école. Ou par un grand-parent plus patient que les autres. Mais on a un peu oublié.

Et on s’est senti trop grand pour oser demander de nous l’expliquer encore une fois.
Nous avons décidé de prendre notre courage à deux mains pour reposer la question et savoir enfin. Une bonne fois pour toutes.

Nectarine or not nectarine, that is the question!

 

Neuvième petit mystère :
« la sélection des variétés de pêches »

Tout a commencé par le clafoutis (la fameuse recette de maman) fait par Mélanie pour un pique-nique à la Villette.

Clafoutis aux abricots et nectarines.

Des nectarines ? N’était-ce pas plutôt des brugnons ? Ou des pêches-abricots ?

Nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord : lequel de ces fruits a la chair blanche ? La chair jaune ? Un noyau libre ou adhérent à la chair ? Greffe de prunier et de pêcher ? Pourquoi pas, tant qu’on y est, avec l’abricotier ?

Jusqu’à imaginer qu’on peut tout faire avec la nature…

Mélipone, toujours modéré, va nous démêler tout cela.

 

 

C’est depuis l’Asie que la pêche a gagné l’Occident, au cours des siècles. Elle devait atteindre d’abord la Perse (d’où son appellation « Prunus persica »), puis l’Arabie, la Mésopotamie et l’Égypte. Connue des Romains, elle mit plusieurs siècles à se faire apprécier chez nous. En effet, au Moyen Âge, on considérait que la pêche était un poison pour l’estomac. C’est à partir du XVIe siècle que sa culture s’intensifia.

La diversité au sein de l’espèce pêcher est très grande : dans le jardin fruitier du roi Soleil à Versailles, il existait une quarantaine de variétés différentes.

Au Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles (Var), la collection française comprend 160 génotypes composés essentiellement d’anciennes variétés d’origine française.

 

 

Malheureusement, dans les années 1980 et 1990, en raison de l’utilisation de variétés sélectionnées uniquement sur des critères agronomiques de productivité, non seulement nous avons abandonné la culture d’une grande partie des variétés, mais la qualité gustative des pêches, notamment celles à chair jaune, s’est considérablement détériorée.

Pour s’y retrouver parmi celles qui nous restent, il faut considérer essentiellement 4 caractéristiques physiques, à savoir :
1. la peau généralement duveteuse ;
2. la couleur apparente de la peau et de la chair du fruit qui peut être blanche, jaune ou sanguine ;
3. l’adhérence de la chair au noyau ;
4. la forme du fruit généralement arrondie mais pouvant être également aplatie.

À partir de ces éléments, on peut distinguer :
– les pêches classiques à peau généralement duveteuse, à noyau adhérent ou non, et dont la chair peut être jaune, blanche ou sanguine ;
– les « nouvelles pêches », qui sont en fait issues du croisement pêcher / prunier (et non pêcher / abricotier). Ces fruits ont la peau lisse des prunes et une chair adhérente (pour le brugnon) ou se détachant facilement (pour la nectarine) ;
– les pêches plates d’origine chinoise.

 

4ine peches-nectarines

 

Nous attendons avec impatience le retour de variétés oubliées et d’une culture et d’une cueillette plus raisonnées pour pouvoir de nouveau manger des pêches avec un vrai goût… de pêche.

Photos © 4ine.


Mélipone

Chercheur honoraire en nutrition animale (ruminants).

La retraite lui laisse peu de temps pour écrire pour Les mots des anges...

Cet article est tir du numro 9 du webzine https://www.lesmotsdesanges.com/V2 imagin par 4ine et ses invits
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