Les anges
L’histoire du mot de Michel Valois a débuté ainsi :
« … Quant à écrire quelques lignes pour Mot & merveilles pourquoi pas ? Spécifiquement peut-être sur les “anges” !!!… Connaissez-vous “Dialogues avec les anges” (ou “avec l’ange”, je ne sais plus en français) écrit par Gitta Mallasz avec une pointe de “physique quantique“… Je lis plein de livres où la physique quantique fait bon ménage avec la spiritualité, le bouddhisme, le shamanisme, les anges… ».
Illustration d’Élodie Maravelle qui a eu envie de mettre du rouge car les anges c’est coquin aussi, non ?
Les anges
Silver Spring, 26 juin 2009
(extrait)
Maman, qui était une femme de foi, croyait à nos anges gardiens. Elle leur demandait des services et, à son témoignage, ils les lui rendaient ! Pourtant, bien qu’il soit beaucoup question d’anges dans la Bible, j’avais, je l’avoue, succombé à un certain agnosticisme sur ce plan.
Cela a résulté en partie d’une foi monothéiste tendant à renvoyer tout le surnaturel vers Dieu : les écrits les plus anciens de la Bible racontent des rencontres avec Dieu. Plus tard, les juifs, saisis par la transcendance de l’Éternel, ont pensé : « nul ne peut voir Dieu sans mourir ». De ce fait, dans les écrits tardifs il n’est plus question de rencontres avec Dieu, mais seulement avec des anges. Un regard théologique moderne critique tend à faire disparaître à nouveau les anges en tant qu’êtres personnels pour n’y voir que des « manifestations » de Dieu.
Il y a eu aussi chez moi, il faut bien le dire, l’effet de l’ambiance matérialiste moderne où les adultes ne croient pas plus aux anges qu’au père Noël.
C’est ainsi que j’avais entendu parler d’un livre où il était question d’apparitions d’anges au XXe siècle, et que je n’y avais pas attaché d’importance. Jusqu’au jour, l’an dernier, où un de mes frères, dans un courriel, m’a dit incidemment l’importance de ce livre à ses yeux. Je l’ai acheté et depuis c’est pour moi un livre de chevet, de ceux que l’on absorbe à petites doses.
Les événements se sont déroulés en Hongrie de juin 1943 à novembre 1944. Pendant 17 mois, une fois par semaine, des anges ont dialogué chaque semaine avec quatre jeunes gens qui n’avaient pas eu d’éducation religieuse en tant que telle. Trois furent déportés en tant que juifs et n’en revinrent pas.
La survivante, Gitta Mallasz, qui était graphiste de métier, vint habiter en France en 1960, s’y maria et y mena une vie recluse à la campagne. Elle qui ne connaissait que le hongrois et l’allemand s’était mise au français et s’était attelée à la tâche laborieuse de traduire en français les notes prises sur le vif.
Tout cela restait confidentiel, jusqu’au jour où Claude Mettra, journaliste à France Inter, eut vent de l’existence des carnets. Il invita Gitta à son émission, le 22 avril 1976. Dès le lendemain, la station de radio reçut un déluge de lettres d’auditeurs fascinés. Pour Gitta, ce fut un signe que le temps était venu d’une publication. Aubier-Montaigne accepta immédiatement de publier le manuscrit sous le titre Dialogues avec l’ange. Le livre est aujourd’hui publié dans une bonne douzaine de langues et a fait l’objet d’une réédition enrichie de notes en français. L’écho à ce livre, de par le monde, ne fait que croître. Il est salué pour son importance spirituelle par des gens comme le violoniste Yehudi Menuhin.
Qu’est-ce qu’ils racontent les anges, quand ils parlent ? Ce sont des paroles qui invitent à un développement spirituel, faut-il dire un éveil, comme les bouddhistes, ou une conversion, un retournement comme les évangiles ? Impossible de faire une synthèse en quelques lignes, là où il a fallu 17 mois aux anges pour susciter l’éveil chez ces quatre jeunes gens. Je prends quand même le risque de citer quelques phrases, dans l’espoir de donner envie aux lecteurs de faire eux-mêmes leur propre cheminement en lisant… et relisant le livre.
L’éternité n’est pas éternelle répétition
Mais l’éternellement neuf.
Avec la lumière et la force qui viennent,
Il n’y aura plus de temples, plus d’églises :
Tout sera temple et église.
De Dieu seul vous pouvez recevoir
À tous les autres, donnez !
Vous recevrez tout ce dont vous avez besoin.
Si vous avez la foi,
Vous pouvez marcher non seulement sur l’eau,
Mais encore sur le néant, sur le vide obscur.
N’ayez pas peur, faites seulement attention à une chose :
Ne vous penchez pas pour vous appuyer !
Ce qui vous semble votre plus sûr appui
Deviendra le vide obscur
Ne vous accrochez pas à un appui,
Autrement vous deviendriez vous-mêmes le vide obscur
Il n’est nul besoin de repentants et d’ascètes
Ils ne sont pas chers au divin.
Le monde créé et le monde créant,
Entre eux : l’abîme.
… Vous êtes le pont
Le pont n’est pas le souhait mais la foi…
Est-ce que l’argent peut apporter la délivrance ?
Le sacrifice, la générosité, les bonnes intentions
Ou la philanthropie peuvent-ils apporter la délivrance ?
Tout cela tombe dans le puits sans fond.
Qu’est-ce que la liberté ?
Servir ! Si vous servez, vous êtes unis avec le divin
Et vous êtes libres !
P.-S. Les dialogues ont eu lieu en hongrois. Je ne dispose pas de la traduction française et ai donc pris le risque de retraduire à partir du texte anglais.
Il s'est installé aux États-Unis à 60 ans, il y a onze ans, avec son épouse qui ne trouvait plus de travail en France. Il y sert une nouvelle clientèle composée notamment d'institutions internationales.